Le Crédit d'Impôt Recherche pour frais de collection, plus communément appelé Crédit d'Impôt collection est un dérivé du CIR. Il est réservé aux entreprises industrielles du secteur Textile-Habillement-Cuir qui ont une activité de création de collections à intervalles réguliers.
De nombreux critères doivent être remplis :
- appartenance au secteur "Textile-Habillement-Cuir" ; le secteur est large !
- être une entreprise industrielle : existence de moyens de production, être propriétaire des matières premières ; la sous-traitance de la fabrication est possible si le risque industriel est assumé,
- ne pas concéder la fabrication à une autre entreprise (dans le cadre d'une licence par exemple),
- notion de collection : la nouveauté des modèles s'apprécie par rapport à certains critères,...
Les compétences de PerNet diffusion dans ce domaine, corroborées par nos nombreuses références, nous permettent de sélectionner les entreprises éligibles, d'évaluer et d'optimiser les montants demandés (jusqu'à 300 000 euros sur 3 exercices glissants) et de garantir le résultat de nos prestations, y compris en cas de contrôle.
La connaissance du secteur grâce à notre expérience de terrain, la maîtrise du Code Général des Impôts, des lois de finance, de la doctrine fiscale et des jurisprudences applicables nous permet d'obtenir un taux de réussite proche de 100%.
Nos valeurs
17/12/2025
TEXTILE – HABILLEMENT – CUIR
Crédit d’Impôt Collection
Deux types de contrat : façonnage ou fabrication
Il existe une différence entre un contrat de façonnage (« tolling ») et un contrat de fabrication (« manufacturing »).
« Un contrat de façonnage est une prestation de services. Le façonnier travaille un produit en vue de lui donner une nouvelle forme, mais il ne lui appartient jamais. Le produit reste la propriété du donneur d'ordre ».
Ce qui signifie que l'essentiel des composants a été fourni par le donneur d'ordre. Le façonnier complète éventuellement les autres matières premières (ex. emballages, accessoires), mais elles doivent représenter une valeur mineure par rapport à celle des matières confiées par le donneur d'ordre augmentée du coût de l'intervention.
Dans le cas d'une fabrication, c'est le fabricant qui achète toutes les matières premières et en demeure le propriétaire tout au long du processus de production. Il y a ici une notion de « full service ». Le client ne devient propriétaire du produit qu'au moment de la livraison de celui-ci en fonction notamment des obligations réciproques du vendeur et de l’acheteur (« incoterm » applicable). Le transfert des risques est calé sur le transfert de propriété.
Sur le terrain, les deux types de contrats (« tolling » et « manufacturing ») coexistent, avec toutefois un volume plus important de contrats de fabrication, en particulier vis-à-vis de fabricants asiatiques.
Conséquences en matière de crédit d’impôt collection
Il est admis par tous ceux qui connaissent le droit (ils ne sont pas si nombreux) que la doctrine administrative décrite dans le Bulletin Officiel des Finances Publiques – Impôts (BOFiP) n’est pas opposable au contribuable. Par contre le contribuable peut opposer cette publication à l’administration fiscale, s’il y trouve son intérêt.
Lorsque le BOFiP reprend et intègre des jurisprudences, en particulier résultat de décisions du Conseil d’État, l’administration s’appuie souvent sur celles-ci pour refuser le bénéfice du Crédit d’Impôt Collection à des contribuables pourtant pleinement éligibles au dispositif.
L’absence de caractère industriel de l’entreprise constitue le cheval de bataille de la DGFiP, aux ordres de Bercy, pour limiter le montant de ce crédit d’impôt aux entreprises disposant d’une usine de production intégrée.
Cela constitue un ajout à la loi (Article 244 quater B du Code Général des Impôts) qui devrait, en toute logique, être frappé de nullité.
C’est ce moyen qui devrait être invoqué en premier lieu pour obtenir gain de cause.
Mais, il existe un moyen subsidiaire d’obtenir gain de cause, de façon plus subtile et compréhensible par un vérificateur pas forcément féru de droit, pour les entreprises qui font appel à un ou plusieurs façonniers.
Moyen subsidiaire
Le BOFiP (BOI-BIC-RICI-10-10-40-20230413) énonce que
« Sont seules concernées les entreprises du secteur textile-habillement-cuir qui exercent une activité industrielle.
Ont un caractère industriel les entreprises exerçant une activité qui concourt directement à la fabrication ou à la transformation de biens corporels mobiliers et pour laquelle le rôle des installations techniques, matériels et outillages mis en œuvre est prépondérant. (CE, décision du 13 juin 2016, n° 380490, ECLI:FR:CECHS:2016:380490.20160613).
Les entreprises exerçant une activité industrielle, qui ont recours à la sous-traitance mais qui n’ont pas concédé leur droit de fabrication, peuvent bénéficier du crédit d’impôt dès lors qu’elles sont propriétaires de la matière première et qu’elles assurent tous les risques de la fabrication et de la commercialisation.
Ne sont toutefois pas éligibles au crédit d’impôt collection les dépenses liées à l’élaboration de nouvelles collections commercialisées sous la propre marque de l’entreprise ma dont l’entière fabrication est confiée à des sous-traitants, y compris lorsque cette entreprise exerce par ailleurs une activité de fabrication en qualité de sous-traitant pour le compte d’entreprises tierces.
Rappelant la volonté du législateur de soutenir l’industrie manufacturière et de favoriser les systèmes économiques intégrés qui allient la conception et la fabrication de nouvelles collections, le Conseil d’État apprécie le caractère industriel au niveau de la nature intrinsèque e l’activité de l’entreprise à laquelle les dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt se rattachent et refuse ainsi le bénéfice de celui-ci à la requérante dès lors que les dépenses éligibles se rattachaient à des biens dont la production était entièrement sous-traitée (CE, décision du 26 juin 2017, n° 390619, ECLI:FR:CECHE:2017:390619.20170626).
Ne sont donc pas concernées les entreprises du secteur-habillement-cuir qui n’exercent aucune activité de production (cabinets de stylistes, entreprises qui créent de nouvelles collections mais qui concèdent la fabrication à d’autres entreprises, etc.).
Les moyens à exposer sont les suivants :
1) Le rôle des installations techniques, matériels et outillages mis en œuvre est prépondérant. Le façonnier dispose, en effet, des moyens techniques, matériels et outillages nécessaires et suffisants pour réaliser la prestation de service commandée par le donneur d’ordre. L’entreprise a donc bien un caractère industriel.
2) L’entreprise ne sous-traite pas la fabrication ! Elle est propriétaire de tous les éléments entrant dans la composition de ses produits pendant tout le cycle de fabrication. Elle fait appel à un prestataire de services chargé du façonnage uniquement. Nous sommes donc dans le cadre d’un contrat de façonnage et non de fabrication. La décision du Conseil d’État du 26 juin 2017, n°390619 ne peut donc pas s’appliquer.
Conclusion
Pour la DGFiP, l'entreprise industrielle en est restée à une conception du 19ème siècle, l'usine à la Zola, en quelque sorte. Il faut absolument que ces fonctionnaires prennent l'air du 21ème siècle. Qu'ils sortent de leurs bureaux poussiéreux et se posent la question : Où la valeur est-elle créée ?
07/12/2025
RETOUR À LA LOI
Crédit d’Impôt Collection
Cas d’école : Un fabricant de vêtements de dessus sous-traite l’essentiel de sa production à un façonnier tunisien. L’administration fiscale conteste, à tort, son éligibilité au Crédit d’Impôt Collection.